La Cour dans son arrêt rendu ce matin à La Haye estime que le programme de chasse « scientifique » dans l’océan Austral tel qu’il est conçu et mené par le Japon implique un nombre disproportionné de captures et de mises à mort de baleines. Selon la Cour, le Japon n’a pas fourni d’explications suffisantes pour justifier les méthodes létales notamment à l’égard des petits rorquals. La Cour a noté que le nombre de baleines tuées dans le cadre de la chasse scientifique japonaise s’explique en fait par des raisons financières. Le produit du traitement des baleines - c’est à dire la commercialisation de la viande - permet de financer la campagne de chasse par le navire-usine Nisshin Maru et les navires auxiliaires.
C’est un grand jour pour les baleines et un mauvais jour pour la politique générale des pêches du Japon. Il reste que le programme de « recherches scientifiques » dans le Nord-Est de l’océan Pacifique n’est pas formellement concerné par l’arrêt de la Cour Internationale de Justice. Ce programme implique des échantillonnages importants de petits rorquals, de rorquals de Bryde, de rorquals de Sei, de rorquals communs et de cachalots. Il se déroule d'avril à octobre.
Deux questions sont posées :
- Le Japon va-t-il appliquer les argumentations de la Cour Internationale de Justice à son programme « scientifique » dans le Pacifique et l’interrompre immédiatement ?
- Le Japon va-t-il sortir de la Commission Baleinière Internationale et décider unilatéralement la reprise de la chasse commerciale aux baleines notamment dans sa Zone Economique Exclusive ?
De toute façon, le sinistre navire-usine Nisshin Maru n’a pas d’autre avenir que la casse.