La diffusion du très beau film «Il était une forêt» en collaboration avec le cinéma Arletty et l'association pour la Sauvegarde du Massif d'Uchon a eu beaucoup de succès, grâce à la présence de Francis Hallé. Très belles images qui nous donne espoir pour l'avenir des forêts, à condition qu'on laisse la nature faire son œuvre après destructions. Monsieur Hallé, botaniste de renom est exceptionnel par son savoir et sa passion des arbres qui sont sans limites. Après la diffusion du film, il nous a beaucoup parlé des forêts tropicales, de la destruction totale des forêts primaires par les pays développés comme la France 3ème importateur de bois tropical. Le film montre bien le désastre, mais bien vite comment la forêt se régénère, et comment l'arbre est en symbiose avec les animaux pour se développer et vivre jusqu'à plusieurs milliers d'années. Face au problème du Morvan et d'autres régions en France on ne peut faire l'impasse sur la disparition des essences autochtones, sur l'appauvrissement des sols qui deviendront stériles sans amendements, de la biodiversité disparue, des paysages dégradés, des conséquences sur l'eau associée aux arbres qui sont des pompes à nitrates. Nous avons encore des forêts, mais quelles forêts? Pour combien de décennies? Nous ne sommes pas exempts de reproches pour notre vision productiviste de la forêt, car voyons-nous encore beaucoup d'arbres centenaires? Voyons-nous encore beaucoup de vieux arbres dans nos villes et en bord de route? Voyons-nous encore beaucoup d'arbres à cavités indispensables à la vie des arbres et de ses habitants? Il faudrait 10% des espaces forestiers en évolution libre, mais la politique forestière n'a pour objectifs que de faire feu de tout bois, le projet de loi va jusqu'à pénaliser les propriétaires qui ne veulent pas exploiter leur forêt.
L'espoir est bien mince, car les forêts deviennent des usines à bois, dans l'indifférence presque générale. Un arbre est un être vivant, nous devons être humble devant tant de beauté, d'intelligence pour se développer et vivre, alors oui il nous faut du bois, mais avant de couper les arbres regardons à quoi va servir ce bois, pour quelle destination? Avons-bous besoin de mouchoirs, nappes, lingettes en papier? Avons-nous besoin de papier pour le courrier aussi blanc que blanc alors que le papier recyclé permet de ne pas utiliser de bois ou très peu et permet de lutter contre la prolifération des déchets? Avons-nous besoin de couper les forêts pour revendre de l'électricité à ERDF? Nous pouvons préserver des arbres en étant consommateur averti, en refusant les publicités, en imprimant sur des papiers déjà utilisés, en boycotant les produits en bois tropical. Nous pouvons être acteurs pour décider de l'avenir des forêts en interpellant nos élus, c'est le moment car le projet de loi sur la forêt votée par le Sénat passera bientôt en deuxième lecture à l'assemblée nationale (voir notre contribution sur le site et celle du collectif SOS forêts France).
Une note d'optimisme, les étudiants du lycée forestier du Velet était présents à la séance de cinéma très intéressés, ils sont l'avenir de nos forêts.