Trop longtemps beaucoup ont pensé qu'il ne fallait pas alerter de peur de faire fuir les touristes, et encore actuellement la tendance est à une communication vers le public afin qu'il accepte l'exploitation industrielle, comme e, témoigne cet extrait du texte du projet du PNFB ( Plan National Forêts Bois) : << Le Programme national de la forêt et du bois souhaite développer la communication de la filière pour exposer au grand public le rôle de la forêt et du bois et expliquer que la gestion d'une forêt est une opportunité, porteuse de solutions et de services. Des opérations orientées vers le jeune public seront proposées. La communication doit se faire tant au niveau national qu'au local.>> Voici la réponse d'AME et de la CAPEN sur le sujet : << La communication prévue pour convaincre du bien fondé de l'exploitation intensive est choquante et illusoire sur des résultats. Les citoyens, qui par ailleurs sont aussi des contribuables, savent faire la différence entre une gestion en bon père de famille et une exploitation pour un optimum économique.>> ( voir consultation site AME).
N'est-il pas trop tard ? Les décideurs n'ont-ils qu'une vue de la forêt sur la durée de leur mandat ? Va-t-on sacrifier nos forêts pour un profit de court terme ? Nous pouvons dire « nos » forêts car les forêts domaniales ou communales ne sont pas toujours exploitées d'une manière exemplaire. Par exemple à la Planoise, forêt domaniale au -dessus d'Autun, tous les gros arbres ont été coupés, laissant des champs de régénération naturelle d'un mètre de haut. De voir sur des centaines de mètres ces beaux arbres feuillus de qualité abattus, prêts à être exportés ( en Chine pour revenir en parquets ?) est d'une tristesse indéfinissable et suscite la colère.
Cela montre à quel point l'argument des pauvres feuillus du Morvan sans avenir économique pour justifier les monocultures de douglas est sans fondement. Un peuplement feuillu comme celui de douglas est lié à la station forestière et clamer que tout le Morvan est favorable au douglas n'est pas responsable. Il est impensable de transformer des forêts feuillues mélangées, adaptées aux stations par des plantations artificielles de douglas sans de graves conséquences sur les sols, l'eau, la biodiversité et la production future de bois. Les citoyens doivent donner leur avis sur l'aménagement des forêts publiques et en attribuer la responsabilité aux communes propriétaires de forêts, l'ONF n'étant que prestataire de service. Quant aux domaniales, c'est la politique forestière nationale qui s'applique avec des instructions de produire toujours plus au grand regret de bon nombre d'agents de terrain. Nous sommes à une période où la démocratie nous permet de solliciter une autre vision de la forêt. Le PRFB ( Plan Régional Forêts Bois ) doit être soumis à consultation publique, au renouvellement de la charte du parc, aux élections législatives.
La forêt vaut mieux q'une usine à bois. Il faut absolument lire le livre La vie secrète des arbres de Peter Wohlleben qui nous plonge dans le monde des arbres et nous entraîne dans leur plénitude ou leur souffrance. Ce livre riche en émotions et en informations techniques nous permet de voir la forêt autrement que pour la production de bois. C'est la découverte d'un monde que l'on ne peut ignorer lorsque l'on parle de la forêt et de son exploitation. Nous avons l'exemple du GFSFM qui se développe et devient un gros propriétaire de bientôt 300 ha de forêts, puisque deux achats sont en cours de signature, une belle et grande forêt à Villapourçon et une partie d'une forêt au-dessus d'Autun achetée en collaboration avec la ville d'Autun. Continuons le combat en achetant des forêts, votre aide est précieuse. Lulu