Les coupes rases : le ministre attend un rapport sur le sujet. Il a déclaré que dans certains cas la coupe est indispensable pour une coupe sanitaire, il a aussi mentionné pour justifier les coupes rases « les peuplements dépérissants>> . Est-ce qu'il entend les peuplements pauvres du point de vue économique ? des peuplements vulnérables ? l C'est inquiétant pour le Morvan car selon les critères de définition de peuplements pauvres dans le plan de relance les 2/3 des forêts du Morvan seraient bonnes à être coupées et replantées . Or un peuplement peut être restauré, enrichi , la décision d'une coupe à blanc ne peut être acceptable qu'après un diagnostic du point de vue environnemental, et économique .. La position d'AME est claire : non aux coupes rases sauf sanitaires ou peuplements irrécupérables.
Le plan de relance est une incitation à anticiper les coupes afin de bénéficier du financement des plants avec comme seule exigence 20 % d'une autre essence que l'essence principale, par exemple 20 % de mélèzes et 80 % de douglas.
L'éco conditionnalité. Le ministre revient toujours sur les aides pour planter un milliard d'arbres en 10 ans, ce qui nous parait impossible sauf à encore plus couper à blanc pour replanter. Les aides devraient être accompagnées d'un cahier des charges lorsqu'il y a de l'argent public mobilisé. Les aides actuelles vont à ce qui détruit la biodiversité, les sols, les paysages avec un impact fort sur les gaz à effets de serre et non à une gestion multifonctionnelle et aux petits propriétaires qui sont démunis pour gérer leur forêts. D'autant qu'il y a un acharnement à ce que les petites parcelles qui font encore la biodiversité disparaissent pour laisser place au remembrement .
Lors de la visite de la forêt de Montmain, il a été question de sylviculture à couvert continu et j'ai insisté sur ce modèle qui n'est pas assez valorisé en citant PRO SILVA et notre expert forestier Tristan Susse, spécialiste de la futaie irrégulière. Cette sylviculture ne convient pas aux industriels de la forêt, qui veulent une plus-value de court terme , au risque de ne plus avoir de ressource. Et pourtant la forêt de Montmain et toutes les forêts du groupement sont l'exemple de ce qui se fait de mieux.
L'écoute ne suffit pas, il y a urgence d'autant que le ministre en charge de la forêt, Monsieur Marc Fesneau, a un discours qui satisfait la filière bois et non l'environnement. Lequel des ministres va l'emporter ? et pourquoi pas rêver d'un consensus entre les deux ministères ?
Rappel : Une bonne écologie est une bonne économie.
Lulu