8 limites écologiques parmi lesquelles se trouvent le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, ou encore l’utilisation mondiale de l’eau. Utilisées comme des garde fous, elles ne doivent pas être dépassées sous peine d’un basculement générale et irréversible du fonctionnement de notre Terre.
A ces limites, appelées limites « sûres », les auteurs de l’article publié le 31 mai dernier ont ajouté des limites plus basses, appelées limites « justes » : des seuils qui, une fois franchis, indiquent une grande vulnérabilité des individus face aux dommages causés par les changements planétaires.
Alors où est-on ? Le tableau est sombre : d'après cette étude, sept des huit limites « justes » ont été dépassées et, pire encore, six dépassent même la limite « sûre ». Prenons l’exemple du changement climatique. La limite "sûre" est fixée à 1,5°C car, en-dessous de ce seuil, la probabilité de déclencher des phénomènes majeurs, tel que l'effondrement de la calotte glaciaire du Groenland, est considérée comme "modérée" par les chercheurs. Cependant, la limite "juste" est fixée à un seuil plus strict de 1°C, car à ce niveau de réchauffement, des dizaines demillions de personnes sont déjà exposées à de profonds bouleversements. Pour rappel, le GIEC envisage un réchauffement de+1,5°C probablement avant 2040…
Les spécialistes du climat interpellés sur le franchissement de plusieurs des 8 limites planétaires parle de notre planète comme d’uncorps malade dont « tous les organes seraient affectés » … La guérison est-elle possible ? « La fenêtre est encore ouverte, mais elle commence à se fermer » selon l’un des chercheurs de l’article. La possibilité d’établir un diagnostic n’est pas le seul intérêt de ces limites planétaires. Prendre du recul et avoir une vision plus globale est peut-être leur qualité principale. Aux différents rapports du GIEC que nous lisons, nous sommes focalisés sur l’élévation de la température moyenne sur le globe. Des «solutions» peuvent alors être proposées pour tenter de freiner cette élévation, mais la plupart du temps en abordant ce problème sous un angle très réducteur et purement technologique.
C’est le cas des agrocarburants dont on nous vente tant les mérites. Le rejet de CO2 dû à leur utilisation est compensé par leur production en agriculture, captatrice de ce gaz. En ce qui concerne la limite « changement climatique » le bilan semble donc plutôt correct ; il est en revanche particulièrement mauvais concernant d’autres limites planétaires comme le « changement d’usage des sols » puisqu’il faudrait cultiver davantage de terre pour produire les agrocarburants en quantité suffisante. Plus généralement, plusieurs chercheurs interpellent sur les dangers de sectoriser les problèmes en particulier lors de conférences, souvent très médiatisées, comme les conférences mondiales sur l’eau, les océans,le climat… Si nous souhaitons proposer des solutions réelles et pérennes, il nous faut avoir une vision globale des facteurs écologiques sur lesquels travailler : biodiversité, climat, énergie … En bref, prendre en compte dans leur globalité l’ensemble des 8 limites planétaires.
Alors, est-ce un problème insoluble ? Non ! Des solutions ont déjà été trouvées, des solutionsqui accompagnent la régénération des milieux naturels comme… les forêts ! Ces solutions permettent de s’éloigner des seuils donnés par les limites « changement climatique », « biodiversité » et « qualité de l’eau ». Soutenir AME et le groupement forestier, c’est donc avoir parfaitement intégré les enjeux des 8 limites planétaires !
Vincent