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Le site Natura 2000 du barrage du Pont du Roi monte en puissance

Le JSL revient sur l'animation dont ce site Natura 2000 va faire l'objet.

Désigné site Natura 2000 depuis 2015 par l’État français, la zone englobe le vallon de Canada et le barrage du Pont du Roi. En sommeil pour le grand public depuis quelques années, il entre dans une phase d’animation. Celle-ci permettra de le faire connaître, de l’améliorer et de sensibiliser les personnes à la préservation de ce lieu remarquable.

« Le chemin fut chaotique », avoue la maire de Morlet, Véronique Prost, présidente du comité de pilotage de la zone Natura 2000. Le Covid-19 n’étant pas étranger à l’affaire. En effet ce site, qui regroupe le vallon de Canada et le barrage du Pont du Roi sur une superficie de 375 hectares, fut une belle endormie pendant huit ans aux yeux du grand public. Mais depuis cette année, les choses ont évolué. Les obligations administratives effectuées, deux animatrices, Bérengère Duret du CPIE Bourgogne Franche-Comté et Bettina Guiod du Conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne ont été recrutées par le Grand Autunois Morvan pour s’occuper de la phase animation.

Prendre contact avec les propriétaires

L’une des premières missions des deux jeunes femmes sera d’aller à la rencontre des propriétaires. « Ce site Natura 2000 passe par des propriétés privées », rappelle Bérengère Duret. Ce qui risque d’être pour certains d’entre eux une surprise en apprenant que leurs parcelles se trouvent dans le périmètre du site.

Cette zone touche Auxy (155,11 ha), Morlet (3,55 ha), Saint-Émiland (44,99 ha), Saint-Martin-de-Commune (6,79 ha) mais aussi Sully (38,45 ha) et Tintry (82,2 ha). Les terrains appartenant à des privés couvrent une superficie de 170,6 ha. Le reste se divise entre des propriétés de l’État, des communes ou du Département. Les animatrices, en plus de travailler à l’implantation locale de leur structure, devront aussi aller à la rencontre des conseils municipaux des communes concernées, des exploitants agricoles ainsi que des propriétaires forestiers.

Faire comprendre les enjeux

Avoir son terrain dans le périmètre du site Natura 2000 ne signifie pas plier sous les obligations, car ce n’est pas une zone protégée, mais d’intérêt écologique. « Natura 2000 n’est pas fait pour séparer les gens, mais pour les rassembler, souligne Véronique Prost. L’activité humaine exercée n’a pas touché les lieux, qui demeurent dans un état qualifié de bon. »

Les préconisations, le dialogue, la recherche de solutions seront la politique affichée par les animatrices pour permettre à cette grande diversité d’habitats d’être préservée, améliorée et connue de tous. « Ce site est une opportunité de connaître son territoire sans avoir à voyager loin », fait valoir la maire de Morlet.

Dans les trois ans à venir, l’animation va peu à peu s’étendre aux scolaires mais aussi au grand public sous forme de visites commentées.

Initialement, le site couvrait une superficie de 331 hectares, mais une extension du périmètre a eu lieu dans un souci de cohérence. Actuellement, le site Natura 2000 du vallon de Canada et du Pont du Roi couvre 375 hectares et se découpe en trois parties distinctes, de tailles très variées. « En comparaison, c’est un petit site Natura 2000 », avoue Véronique Prost, maire de Morlet et présidente du comité de pilotage.

De la forêt et de l’eau

On pourrait résumer les caractéristiques de cette zone Natura 2000 par de l’eau, celle du barrage du Pont du Roi (25 % d’eau douce) et des forêts, avec celles de la domaniale Pierre Luzière et des Battées (66 % de forêts). À la marge on retrouve 5 % de landes et de broussailles, 2 % de marais et 2 % de pelouses sèches.

Les principales activités sont la sylviculture, la production d’eau potable avec le Syndicat mixte de l’eau Morvan Autunois Couchois (Smemac) qui y puise les eaux brutes, la chasse, la pêche et la randonnée. Les communes concernées par le périmètre de la zone Natura 2000 sont Auxy, Morlet, Saint-Émiland, Saint-Martin-de-Commune, Sully et Tintry.

La diversité de l’habitat

Après diagnostic, il a été révélé que le site regroupe 15 habitats d’intérêt communautaire, c’est-à-dire relevant des types inscrits dans la directive « habitats, faune, flore ». On retrouve aussi une grande diversité d’espèces animales ou végétales. Certaines sont menacées, comme la limoselle aquatique et la linaigrette à feuilles larges , ou protégées comme la littorelle à une fleur et la gratiole officinale. Côté mammifères, la loutre d’Europe revient petit à petit.

Peu connu du grand public, ce site Natura 2000 va faire l’objet dorénavant d’une animation afin de le préserver et de l’améliorer.

MiG

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